Digibap

Résidences et incubateurs de création en art numérique
Brésil - Afrique - Eurorégion Alpes Méditerranée

Artists’ residencies and digital art creation incubators.
Brazil - Africa - Alps-Mediterranean Euroregion

 

esthétiques
Digibap

texte fondateur

texte fondateur

Dans le cadre de la résidence à Dakar, les artistes ont écrit un manifeste en deux langues (francais/portugais), qui repose le cadre thématique et philosophique du projet. A partir de celui-ci, seront définit les micro-projets (lives/ateliers/Installations/conférences) qui seront présentés dans le cadre de la phase 2 en 2013 et 2014.


Selebe Yoon // Encruzilhada // Carrefour

Le carrefour c’est se rendre disponible pour la rencontre : la rencontre avec l’autre, la rencontre dans l’autre. Pour ce faire, nous nous proposons de dériver à travers les zones de frontière, traverser des espaces qui réunissent les différences, sans les synthétiser, mais en explorant leur potentialité créative. Croiser : rendre périphériques nos centres, appréhender avec étonnement ce qui est évident.

Dans la diversité des langues, langages et cultures de chaque participant de Digibap il y a un mouvement commun, qui s’expérimente dans le défi de construire une parole réciproque, dans son interface avec les multiples technologies. C’est pourquoi l’on cherche à échanger les rôles, que l’on s’essaye et tente se comprendre en dehors de ce qu’on est.

Le mouvement vers l’autre commence avec un pas. Comment explorer la complexité d’un simple mouvement de pas ? Comment chercher le pas parfait, harmonieux, créé à partir de la proportion de Phi ϕ, le numéro d’or ? Dans quelle direction peut nous amener le pas d’un robot qui combine la structure basique du carton avec l’utilisation des arduinos et des technologies numériques ?

Un pas vers l’autre est aussi l’expérience de l’abîme, l’expérience d’un mouvement vers l’inconnu. Quelle est la limite entre mon geste et celui de l’autre ? Quel est le terrain commun des mots et quelle est leur façon de vibrer aux carrefours de nos corps qui se touchent ? Comment les mots font-ils des corps ? Les corps-poèmes proposent un jeu qui expérimente les limites entre le corps, le mouvement et les mots.

Explorer les carrefours c’est créer des espaces, dans la pratique et la reformulation des lignes qui les délimitent. Traverser des portes et des fenêtres, des vides qui vibrent avec l’énergie du passage, de la dislocation vers l’altérité. Vibrations de texture inattendue qui reflètent nos espaces disloqués par la rencontre, comme un balafon imagé qui instrumentalise les mutations sensorielles.

Explorer les carrefours c’est aussi dériver vers les points de convergence de la ville, comme le marché de Colobane de Dakar, espace où les marchandises de seconde main attendent une nouvelle renaissance. Assis sur un pousse-pousse avec un sampler diy, nous nous sommes inspirés des imprévus des matières de Colobane pour capter, retraiter et redistribuer les ambiances sonores du marché en direct.

A mi-parcours, couverts de bruit et coiffés de poussière, nous cherchons un coin à partir duquel observer la cadence. Nous regarder dans le miroir et peindre notre portrait de l’autre. Au bord de la rue, depuis le seuil de la porte, parés de nos habits de lumière, nous nous exprimons avec les mots les plus simples. Bienvenue dans le bourdonnement des langues et à la croisée des regards qui s’entrelacent dans ce carrefour global. Face auquel aucune carte n’est plus valable.

On peut seulement circuler dans les ruelles invisibles qui nous traversent déployant le monde dans le monde. Vous inviter sur cette route sans destination précise qui s’éboule à chaque pas et se bâtit dans l’air.


Dakar, Ker Thiossane, 20/07/2012
L’équipe du projet DIGIBAP

Selebe Yoon // Encruzilhada // Carrefour

A encruzilhada é a disposição para o encontro : o encontro com o outro, o encontro no outro. Para isso, nos propomos derivar pelas zonas de fronteira, cruzar espaços que reúnem as diferenças, sem sintetizá-las, mas explorando sua potencializaçao criativa. Cruzar : volver periféricos nuestros centros, tomar con extrañeza lo evidente.

Há na diversidade de línguas, linguagens e culturas de cada participante do Digibap um movimento comum, que se experimenta no desafio de construir uma fala reciproca, em sua interface com as multiplas tecnologias. Para isso, procuramos o gesto de cambiar roles, de probarse y comprenderse fuera de lo que somos.

O movimento para o outro começa com um passo. Como investigar a complexidade do simples gesto de um passo ? Como buscar o passo perfeito, harmonioso, criado através da proporção de Phi ϕ, o número de ouro ? Para onde pode nos levar o passo de um robô que mescla a estrutura básica de papel cartão com o uso de arduínos e das tecnologias numéricas ?

O passo para o outro é também a vivência do abismo, a vivência de um movimento para o desconhecido. Qual o limite entre o meu gesto e o gesto do outro ? Qual o chão comum das palavras e de que forma elas vibram nas encruzilhadas de nossos corpos que se tocam ? Como as palavras se fazem corpo ? Os corpoemas propõem um jogo que experimenta os limites entre o corpo, o movimento e as palavras.

Explorar as encruzilhadas é hacer espacios, practicando y re-formulando las lineas que lo limitan. Atravessar portas y ventanas, vazios em que vibram a energia da passagem, do deslocamento para a alteridade. Vibraciones de textura inesperada que reflejan nuestros espaços dislocados por el encuentro, como um balafon imagético que instrumentaliza las mutaciones sensoriales.

Explorar as encruzilhadas é também derivar pelos pontos de convergência da cidade, como o mercado Colobane de Dakar, espaço em que as mercadorias de segunda mao estão à espera de um novo renascimento. Montados no pousse-pousse, e munidos de um sintetizador, inspiramo-nos nos improvisos das matérias de Colobane para capturar e reprocessar instantaneamente a sonoridade do espaço.

A medio paseo, peinados de ruido y cubiertos de polvo, buscamos el rincón desde el cual observar la cadencia. Mirarnos al espejo y pintar nuestra retrato de otro. Al borde de la calle, desde el quicio de la puerta, saludamos nuestras mejores galas con nuestras palabras más claras. Bienvenidos al murmullo de lenguas y miradas que se cruzan en esta encrucijada global. Ante la cual, no hay mapa que valga.

Tan sólo circular por las callejas invisibles que nos atraviesan abriendo el mundo dentro del mundo. Quedan invitados a este trayecto sin destino que se desmorona a cada paso y se construye en el aire.